Dans nos précédents articles dédiés aux idées reçues et mythes sur la viande britannique, nous avons déjà analysé l’empreinte écologique de l’élevage anglais ainsi que sa production de gaz à effet de serre. Dans ce nouvel article, nous aborderons plus en détail une autre idée reçue très répandue et liée aux deux précédentes, selon laquelle remplacer la viande rouge et les produits laitiers par des alternatives (végétariennes) réduirait considérablement notre empreinte carbone. La question n’est en réalité pas aussi simple que ça.
Une alimentation équilibrée, c’est bien ; une alimentation équilibrée à base d’aliments produits de manière durable dans des systèmes à faible émission de gaz à effet de serre, c’est mieux. Mais contrairement à ce que certains aiment à penser, cela n’exclut pas automatiquement la viande. Comme nous en avons déjà parlé dans nos précédents articles, une viande n’est pas une autre et les producteurs de viande britanniques font partie de ceux qui font le plus d’efforts pour réduire leur empreinte écologique.
Mais venons-en aux chiffres : l’empreinte carbone d’un litre de lait britannique s’élève à 1,25kg de CO2e, contre une moyenne mondiale de 2,9kg de CO2e par litre. Pour le bœuf britannique, nous en sommes à une empreinte carbone par kilo de viande d’environ 17,12 kg de CO2e par rapport à une moyenne mondiale de 46 kg de CO2e par kilo. Quant à l’empreinte carbone d’un kilo d’agneau produit en Angleterre ou au Pays de Galles, elle s’élève à environ 14,6 kg de Co2e, contre
une moyenne mondiale de 24 kg de CO2e par kilo. N’oublions pas non plus que, selon le dernier rapport 2020 du Comité gouvernemental sur le changement climatique, les émissions de gaz à effet de serre du bœuf britannique sont d’environ la moitié la moyenne mondiale. On le voit donc, toutes les productions de viande rouge ne sont pas identiques, et les normes environnementales et de bien-être animal peuvent fortement varier en fonction du lieu de production.
En réalité, vous réduirez davantage votre empreinte carbone en achetant une nouvelle voiture moins polluante, en prenant moins l’avion ou en passant à l’énergie verte plutôt qu’en arrêtant totalement de manger de la viande et des produits laitiers.
En outre, les produits d’origine végétale n’ont pas toujours un impact nécessairement plus faible sur l’environnement : cela dépend du lieu et de la manière dont les ingrédients ont été produits, des pressions environnementales liées à leur production, de la gestion environnementale associée au système agricole de ce pays et des ressources environnementales disponibles, ainsi que de la distance parcourue par le produit.
Enfin, les considérations relatives à l’impact environnemental des aliments doivent être liées à la densité des nutriments qu’ils contiennent, en particulier à mesure que la population continue de croître. Alors que la viande et les produits laitiers ont des valeurs d’émission de gaz à effet de serre par gramme plus élevées, on a constaté qu’ils sont beaucoup plus denses en nutriments et que leurs valeurs d’émission de gaz à effet de serre par calorie sont beaucoup plus faibles que les céréales par exemple. Une autre étude a également démontré que le lait présente la plus forte densité de nutriments par rapport aux émissions de gaz à effet de serre comparé à de nombreuses autres boissons (softs, jus d’orange, bière, vin, eau gazeuse en bouteille, boisson de soja et boisson d’avoine,…).